et c'est ainsi que Tout a commencé …
C’est pendant le mois de février 2017 que ce projet est né. J’étais en vacances dans ma ville natale d’Edimbourg quand malgré un froid bien glacial mon idée a commencé à germer. En parlant tricot avec ma mère, nous avons abordé le sujet de ces fameux Twiddlemuffs que nous avons vus sur plusieurs publications de Facebook en Grande Bretagne. Nous trouvions intéressant cet outil thérapeutique destiné aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. De plus, il paraissait assez simple à confectionner, tout en permettant d’être créatif et artistique.
L’idée que le tricot (ou les arts manuels en général ) puisse aider les autres m’a toujours plu. Il est important aussi de partager les bonnes idées au delà des frontières. Je me suis donc posé la question si en France cette idée de manchons de stimulation sensorielle était connue. Ma mission en revenant de l’Ecosse m’était claire…
J’ai fait quelques recherches sur le sujet sur internet. Ne trouvant rien, j’ai pris contact avec le président de l’association France Alzheimer Yvelines pour leur exposer mon idée “d’importer” les manchons en France. Ma proposition a été reçue avec un grand enthousiasme de la part de Georges Fournier qui s’est engagé à produire un flyer pour promouvoir le projet et s’investir pour développer l’idée.
Il fallait trouver un autre nom pour ces manchons, car clairement “Twiddlemuff” allait poser problème en France! Quelques séances de "remue-méninges" se sont déroulées autour de moi, et une super idée en est sortie. Un ami a pensé que ces manchons pouvaient être rebaptisés “Made-laines” : d’une part un jeu de mots sur “made” (fait) et laine rappelant l’origine britannique du concept, et d’autre part l’évocation immanquable de la madeleine de Proust et son association avec la mémoire, les souvenirs, son côté rassurant… Merci donc à Vincent Peypoudat d’avoir trouvé ce nom qui va parfaitement au projet. Je remercie également Elaine Lam Tétard pour le magnifique logo qu’elle a dessiné .
Tout était presque en place pour lancer la mission. Néanmoins, il manquait un élément important: la main d’oeuvre (car aussi motivée que je l'étais, toute seule je n’allais pas pouvoir fournir un grand nombre de made-laines!). Une campagne de recrutement de tricoteuses (ou tricoteurs bien évidemment) bénévoles a tout de suite été lancée. On a rapidement répondu présent, notamment au club de tricot d’Orgeval où je suis membre depuis 3 ans et au café fil mensuel de Triel-Sur-Seine. Ce dernier a lieu sur une péniche - un vrai endroit insolite pour tricoter! Ces tricoteuses engagées avaient envie d’offrir leur temps et savoir-faire à une cause importante.
La solidarité est le principe sur lequel repose ce projet. Alors que nous vivons dans une société qui peut parfois sembler très individualiste, offrir bénévolement notre temps et talent à des “inconnus” embellit l’initiative .
Ceci nous amène au deuxième objectif de l’association. En plus de faire en sorte que les personnes souffrant puissent bénéficier de l’usage de made-laines, nous souhaitons aider à rompre la solitude de certaines personnes âgées en les faisant participer dans leur confection. Le tricot est une bonne activité pour s’occuper et maintenir les fonctions cognitives. En outre, le fait de faire partie d’un projet, d’un collectif qui oeuvre pour autrui donne du sens au tricot et valorise les personnes souvent “oubliées”.